Test veste hiver Castelli Alpha 150 avec Polartec Aircore et Alpha

Veste hiver Castelli Alpha 150 : Entre innovation et héritage

Quand une marque annonce une “veste d’hiver ultime”, j’avoue que je suis toujours un peu sceptique. J’en ai essayé beaucoup : certaines trop épaisses, d’autres respirantes mais incapables de couper le vent, et quelques-unes tout simplement inconfortables au bout d’une heure.

La veste Alpha 150 s’inscrit dans une lignée bien connue. Depuis la première Alpha sortie en 2014, Castelli n’a cessé de perfectionner son concept : une veste conçue comme un système à deux couches indépendantes.

Cette version anniversaire utilise les toutes dernières membranes Polartec® AirCore™ et Polartec® Alpha™, des tissus à la fois légers, respirants et protecteurs, développés sans PFAS et à base de fils de polyester recyclés. En clair, Castelli a voulu associer le meilleur du thermique actif à une protection coupe-vent et déperlante, tout en gardant une coupe sportive et ajustée.

Sur le terrain : du Vercors à la plaine de Valence

J’ai testé la veste sur plusieurs sorties Gravel, entre mi-octobre et début novembre, par des températures allant de 4 à 12°C, toujours par temps sec.

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Le terrain variait beaucoup : des départs plus que frais dans le Vercors, des zones boisées et abritées, des descentes froides en moyenne montagne, des montées ensoleillées, puis des plaines venteuses autour de Valence. Bref, tout ce qu’il faut pour éprouver une veste d’hiver.

Les sorties allaient de 1 à 2 heures, parfois plus, avec un rythme variable : endurance tranquille ou montées plus soutenues.

Polartec® AirCore™ : une membrane révolutionnaire

Ce qui distingue vraiment cette veste, c’est la membrane Polartec® AirCore™, la dernière innovation de la marque américaine. Cette membrane externe est conçue pour bloquer le vent tout en laissant circuler l’air. Son chiffre clé : 0,7 CFM de perméabilité à l’air (soit une quantité infime d’air qui traverse le tissu), et une pression hydrostatique de 5 000 mm, ce qui correspond à une protection quasi imperméable. Attention toutefois, elle ne l’est pas. Et ce n’est pas une veste de pluie.

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Concrètement ? Même dans les descentes du Vercors à vive allure, le vent ne pénètre pas, et je n’ai jamais ressenti cet effet d’humidité interne qu’on a parfois avec d’autres vestes coupe-vent. C’est comme si la veste respirait avec moi. On a un léger frais au départ, mais très vite le corps trouve son équilibre. On ne transpire pas, on ne gèle pas : la température reste stable.

Le fait que ce tissu soit sans traitement chimique PFAS et fabriqué à partir de matières recyclées montre aussi que la performance peut aller de pair avec une approche plus durable — un détail que j’apprécie beaucoup.

Polartec® Alpha™ : la chaleur qui s’adapte

À l’intérieur, Castelli a intégré une couche d’isolation active Polartec® Alpha™. Rien de nouveau ici. Cette membrane est déjà utilisée depuis quelques années dans les textiles vélo et autres. C’est un tissu mis au point à l’origine pour les forces spéciales américaines, qui devaient affronter des variations brutales de température et d’humidité. Ses fibres en relief et son noyau en maille permettent à la chaleur de circuler tout en évacuant la transpiration.

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Mais le plus malin, c’est la façon dont Castelli a positionné cette couche Alpha : elle n’est pas présente partout, seulement sur la face avant et le dos. Cela permet d’ouvrir la veste sans perdre la chaleur, et de garder une isolation ciblée, là où elle est la plus utile.

Dans les montées, j’ouvre seulement la première couche AirCore. La couche Alpha reste fermée, elle continue de réguler la chaleur. Et quand je redescends, je n’ai jamais ce coup de froid que j’ai avec d’autres vestes. C’est très ingénieux, et franchement, ça change tout.

Ce système “bi-zone” crée une vraie sensation de microclimat interne. Même après des passages soutenus, le maillot thermique dessous est à peine humide, preuve que la transpiration est bien évacuée.

Confort, ajustement et ergonomie

La coupe est typiquement Castelli : près du corps, pensée pour la performance. En position Gravel, légèrement plus redressée qu’en vélo de route, la veste reste bien en place. Les poignets doublés, le col montant et les zips YKK Vislon® apportent une vraie sensation de solidité. La liberté de mouvement est excellente, sauf au niveau des épaules. J’ai une carrure assez large, et la coupe est un peu serrée à cet endroit. Ce n’est pas gênant au point de limiter le pédalage, mais ça rappelle que c’est une coupe sportive. Pour les femmes avec des épaules marquées, je conseille de l’essayer avant achat.

La légèreté de la veste en taille S est bluffante. On a l’impression de porter un simple maillot renforcé, et non une veste d’hiver. Les trois poches arrière sont profondes et pratiques, et la poche zippée à l’avant est idéale pour une clé ou une carte. Le design, lui, est typiquement Castelli : sobre mais efficace, avec des coloris bien visibles pour l’automne.

Une veste pour rouler tout l’hiver

Après plusieurs semaines de test, le constat est clair : la Castelli Alpha 150 n’est pas une veste “marketing”. C’est une véritable pièce technique, qui réunit le meilleur de deux mondes :

• La barrière protectrice du Polartec AirCore,
• L’isolation adaptative du Polartec Alpha.

L’ensemble crée une veste à la fois chaude, respirante, et incroyablement stable thermiquement. Il est rare que je termine une sortie froide sans avoir à jouer du zip toutes les dix minutes. On oublie qu’on la porte, et ça, c’est le signe d’une chouette réussite.

Points forts et axes d’amélioration

Ce que j’ai aimé :

• La légèreté et le confort des matières.
• La gestion thermique : aucune surchauffe, aucune sensation d’humidité.
• La combinaison des deux technologies Polartec, ultra-efficace.
• Le design visible et moderne.

Ce que j’ai moins apprécié :

• La coupe ajustée aux épaules, à essayer avant achat.
• Le tarif élevé (339,95 €), justifié certes par la qualité des matériaux et la technicité globale.