À retenir : La visite de l’usine Santini révèle ce qui fait vraiment la force de la marque : une fabrication 100 % italienne, un équilibre rare entre artisanat humain et technologies de pointe, et une direction familiale qui porte depuis 60 ans une vision mêlant précision, élégance et innovation. De la découpe robotisée aux couturières expertes, de la sublimation millimétrée aux membranes Polartec, chaque vêtement est un condensé d’histoire italienne et de modernité cycliste. Santini n’est pas un symbole du passé : c’est aujourd’hui l’un des laboratoires textiles du cyclisme mondial.
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Il y a des visites d’usine qui marquent. Et puis il y a celles qui vous rappellent immédiatement pourquoi une marque traverse les décennies sans jamais perdre le rythme de l’innovation. Avec Léo, nous avons eu la chance d’entrer au cœur de Santini, à Bergame. Une entreprise familiale devenue l’une des références mondiales du vêtement cycliste haut de gamme, tout en restant fidèle à un principe simple : fabriquer en Italie, et exclusivement en Italie.
Ce qui frappe en premier, ce n’est pas la taille du bâtiment – pourtant vaste – mais la personnalité du lieu.
Vous le découvrirez, mais ici cohabitent un show-room qui raconte 60 ans d’histoire du cyclisme, une boutique intégrée Santini et juste derrière… l’usine, immense, moderne, vivante que je vous montrerais plus bas. Tout est au même endroit. Tout est maîtrisé. Tout est fait maison.
Santini n’est pas une de ces marques qui “surfent” sur le Made in Italy. Elle incarne le Made in Italy.
Et cette stabilité, cette singularité, on la doit autant à Pietro Santini, le fondateur, qu’à ses deux filles, Monica et Paola, qui ont emmené l’entreprise dans le cyclisme moderne.
Une entreprise familiale, mais résolument tournée vers l’avenir
L’histoire de Santini commence en 1965, lorsque Pietro Santini reprend le maglificio de ses sœurs et fabrique ses premiers maillots de cyclisme. Artisan pur, passionné, il installe dès le départ une philosophie basée sur la précision, la qualité et la proximité avec le monde des coureurs. À la fin des années 1990 puis au début des années 2000, il passe progressivement la main à ses filles : Monica Santini, aujourd’hui CEO, Paola Santini, Directrice Marketing.
Elles modernisent la maison Santini tout en préservant un ADN fort. Leur approche associe héritage, innovation textile, sens du design et vision internationale. Leur bureau, installé au cœur de l’open space, en dit long sur leur manière de travailler : présence, simplicité, proximité. Elles sont les moteurs de l’entreprise, mais restent accessibles, humaines, et profondément élégantes dans leur manière de diriger. Une forme de leadership rare, fondée sur l’ouverture d’esprit, le professionnalisme et le respect.
La rencontre avec Pietro Santini : élégance italienne et mémoire vivante
Cette visite avait pour moi une résonance particulière. Une dimension intime, presque silencieuse. Ma grand-mère est née ici, à Bergame, avant de partir très jeune pour fuir l’Italie de Mussolini. Elle n’y est jamais revenue. Marcher dans ces rues avec Léo, plusieurs décennies plus tard, avait quelque chose de fort, de subtil, comme un fil qui se retend entre les générations.
Bergame a changé, évidemment. Le temps, les époques, les vies ont transformé la ville. Mais en foulant ces pavés, il y avait dans l’air quelque chose de familier, d’imaginé depuis longtemps. Une trace. Une mémoire.
Et c’est peut-être pour ça que l’accueil chez Santini nous a touchés. Cette entreprise familiale, ces gens ancrés dans leur territoire, ce patrimoine transmis avec respect… Tout cela résonnait avec l’histoire de ma propre famille. À notre petit niveau, avec Léo, nous marchions en terre inconnue, mais qui avait pourtant toujours fait partie de nous.
Nous avons eu la chance d’être accueillis par Monica, mais aussi par Pietro Santini, le fondateur. Chaque matin, il est là, près de la vraie machine à café du hall, dans cet espace convivial où salariés et visiteurs se retrouvent. Tiré à quatre épingles, le regard rieur, il incarne cette élégance italienne intemporelle. Bien qu’il ait transmis l’entreprise à ses filles, il conserve son bureau privé, au cœur de l’usine, et reste présent au quotidien. Comme un repère, un témoin vivant de la marque qu’il a fondée il y a plus de 60 ans.
Passionné de cyclisme, Pietro évoque souvent son ami Felice Gimondi. Monica le dit elle-même : « Ils étaient comme des jumeaux. », il a la larme à l’œil lorsqu’il parle de son ami disparu. Dans le showroom, le vieux Bianchi de Gimondi trône aux côtés de ceux de Marco Pantani et Bernard Hinault. Trois pièces d’histoire qui racontent à elles seules la place de Santini dans le cyclisme mondial, mais également désormais un Vélo Trek moderne de l’ère Lidl Trek.
Fergus Niland : le pont entre tradition italienne et modernité graphique
Santini, ce n’est pas seulement la technique. C’est aussi une identité visuelle forte.
Cette signature, on la doit à Fergus Niland, Directeur artistique. Son parcours est une belle histoire : alors étudiant en art à Dublin, il remporte un concours de design autour d’une tenue cycliste. Monica Santini remarque son travail, l’invite à Bergame. Deux jours plus tard, il pose ses valises et ne quittera plus l’Italie.
Depuis 2012, Fergus conçoit les graphismes Santini, des maillots leaders du Tour de France aux collections capsules inspirées de Matisse. Son travail relie l’héritage artisanal de l’entreprise à une créativité contemporaine, audacieuse et immédiatement reconnaissable.
Le showroom pro des batiments Santini
Polartec, Magic Jacket et membranes techniques : la révolution textile made in Santini
Impossible d’aborder le Santini moderne sans parler de Polartec, partenaire clé qui apporte une expertise textile rarement égalée.
La veste MAGIC : un tournant
- Membrane Polartec Power Shield RPM
- Polyester 100 % recyclé
- Imperméabilité 10 000 mm
- Respirabilité 30 000 g/m²/24 h
- Poids plume 155 g
- Élasticité spectaculaire
- Confort proche d’un maillot
C’est une veste qui change la donne : une protection totalement imperméable qui se porte comme un vêtement léger, respirant, intuitif.
A lire : Veste imperméable Santini Magic – Polartec : Légèreté, protection et confort
Polartec & les vestes hiver Santini : un système simple à comprendre
Au-delà de la Veste Magic pour la pluie, Santini utilise aussi les technologies Polartec pour toute sa gamme hivernale. Chaque tissu correspond à une veste bien précise, ce qui rend le choix très logique pour le cycliste :
- Power Shield Pro → Veste All-Weather
Pour la pluie régulière et les sorties longues. - Power Wool → Redux Power Wool Thermo Jacket
Pour les journées froides mais sèches, entre 5 et 15 °C. - Windbloc → Windbloc Thermo Jacket
Pour le froid venté et les longues descentes. - Polartec Alpha → Alpha Insulated Jacket
Pour les efforts à intensité variable.
Cette logique simple permet à chaque cycliste de composer un ensemble cohérent pour l’hiver, tout en profitant de la fabrication 100 % italienne de Santini.
A lire : Vestes Polartec Santini : quelles technologies pour quel cycliste cet hiver ?
Au cœur de l’usine : artisanat humain et précision robotisée
Santini maîtrise l’intégralité de la chaîne de production dans son usine de Bergame. Et ce qui frappe, c’est l’équilibre parfait entre technologie de pointe et geste artisanal. Chaque vêtement passe littéralement entre les mains d’un humain, mais est accompagné par des outils modernes qui garantissent la régularité, la qualité et la reproductibilité.
Voici le détail — complet, précis, immersif — des cinq grandes étapes.
1. Conception assistée par ordinateur : le vêtement naît d’un logiciel, plus d’un crayon
Il y a quelques années encore, les graphistes et modélistes dessinaient les silhouettes aux feutres, découpaient des échantillons Pantone, mesuraient les élastiques au millimètre.
Aujourd’hui, Santini utilise des logiciels professionnels de modélisme qui permettent :
- d’adapter les coupes au millimètre près,
- d’ajuster les patronages selon les disciplines (route, gravel, triathlon),
- de visualiser les tensions, les zones de compression, les déformations,
- d’anticiper comment le tissu réagit en position cycliste.
C’est ce qui garantit qu’un maillot taille M est identique qu’il soit produit en janvier ou en novembre. La modernité ne remplace pas le savoir-faire : elle le renforce.
2. Découpe automatisée : précision robotique et zéro gaspillage
Une fois les pièces validées, les tissus sont posés en couches sur un immense plateau de découpe. Là intervient la machine robotisée : un bras mobile, équipé d’une lame extrêmement fine, découpe chacune des formes avec une précision impossible à atteindre manuellement. Ce système permet :
- des coupes régulières, sans variation,
- une reproductibilité parfaite d’une taille à l’autre,
- un ajustement optimal des placements,
- le recyclage intégral des chutes, collectées et revalorisées.
C’est l’une des raisons pour lesquelles Santini est capable de garantir une constance exceptionnelle dans ses tailles et ses collections.
3. Sublimation : la danse entre chaleur, couleur et geste humain
C’est l’étape la plus fascinante de la visite — celle que montre très bien ta photo.
La sublimation est un procédé en deux temps :
a) Impression sur papier spécial
Le motif, les couleurs, les sponsors, les dégradés… tout est d’abord imprimé sur de grandes feuilles de papier thermique.
Ces feuilles ressemblent à de gigantesques affiches, mais ce ne sont que des « supports » temporaires.
b) Application manuelle du tissu
Une opératrice positionne à la main les pièces de tissu découpées sur ces feuilles imprimées.
C’est un geste extrêmement précis : l’alignement doit être parfait.
Un millimètre d’erreur et un logo peut se retrouver décalé.
c) Passage en calandre thermique à ±200°C
La feuille et le tissu passent ensuite ensemble dans une presse ou une calandre chauffée.
La chaleur fait évaporer l’encre qui migre directement dans la fibre. Le rendu est définitif : aucune impression n’est “en surface”.
Le tissu ressort coloré, vivant, exactement comme imaginé par les designers. Cette étape est la preuve parfaite de la philosophie Santini : la technologie structure le processus, mais la main décide du résultat.
4. Couture 100 % Bergame : l’âme de la marque
Dans les ateliers, des lignes complètes de machines à coudre industrielles s’enchaînent. Mais ce sont les couturières — certaines chez Santini depuis vingt ou trente ans — qui font toute la différence. Leur rôle :
- assembler les panneaux,
- poser les élastiques,
- intégrer les fermetures YKK,
- monter les poches,
- ajuster les bas de manches,
- maintenir la tension parfaite du tissu technique.
Chaque machine est spécialisée : overlock, point de recouvrement, piqûre plate, point invisible… La couture, à Bergame, n’est pas une simple étape : c’est l’héritage vivant du maglificio d’origine.
5. Contrôle qualité pièce par pièce : la dernière main, celle qui scelle la confiance
Aucune pièce ne quitte l’usine sans être inspectée. Une équipe dédiée vérifie :
- la régularité des coutures,
- la symétrie des panneaux,
- la qualité des impressions,
- l’élasticité de la bande de taille,
- la fluidité du zip,
- la conformité des tailles,
- la cohérence des couleurs entre les série.
Ce contrôle est 100 % manuel. Rien n’est laissé à une machine. C’est l’un des secrets de la constance Santini. Et c’est cette rigueur qui permet à l’entreprise de fabriquer :
- les maillots officiels du Tour de France,
- ceux de La Vuelta,
- les tenues UCI,
- et les équipements complets de Lidl-Trek.
Une usine où l’ultra-moderne ne remplace pas l’humain — il le magnifie
Ce qui impressionne chez Santini, ce n’est pas seulement de tout produire en Italie.
C’est la manière de produire :
- des machines laser mais des gestes humains,
- des logiciels avancés mais des couturières expertes,
- de la performance mais du cœur,
- de la technologie mais du savoir-faire.
Une usine où chaque vêtement est à la fois un produit technique et une pièce artisanale.
La Boutique Santini au coeur des bâtiments à Bergame
Santini dans le cyclisme mondial : pro, iconique, incontournable
La marque est au cœur du cyclisme professionnel :
- Tour de France : Maillot Jaune
- La Vuelta : maillots leaders
- UCI : Mondiaux
- Équipes professionnelles : Lidl-Trek, Lapierre, Tietema Rockets
- Classiques : Roubaix, Liège, Flèche Wallonne
- Événements : L’Étape du Tour, Stelvio Santini, Eroica
Santini & Lidl-Trek : une alliance d’excellence
La marque Santini ne se contente pas de fabriquer des vêtements : elle est au cœur de la compétition professionnelle, notamment via son partenariat avec l’équipe Lidl-Trek. Santini est l’équipementier officiel de Lidl-Trek, ce qui signifie que tous les maillots, cuissards, vestes et accessoires route de l’équipe sont conçus et fabriqués par Santini.
Cette collaboration est stratégique à plusieurs niveaux :
- Performance : Les exigences d’une équipe WorldTour imposent des standards très élevés en matière de coupe, de tissus, d’aérodynamisme, de respirabilité. Santini dispose de l’usine, de la R&D et du savoir-faire pour répondre à ces contraintes, ce qui nourrit aussi ses collections grand public.
- Innovation produit : L’usage des retours terrain de l’équipe Lidl-Trek — sur pluie, vent, chaleur, intensité — alimente les développements de membranes, coupes et effets « route réelle ». Les collections 2025 offrent des versions de maillots « Team Replica » en matériaux recyclés PET, aerodynamiques, développés avec Santini.
A lire : 13 conseils pour optimiser votre aérodynamisme à vélo !
Cette alliance entre Santini et Lidl-Trek illustre parfaitement la philosophie de Santini : préserver un artisanat d’exception tout en entrant dans l’univers hautement technologique du cyclisme moderne. Pour le cycliste amateur, c’est aussi un gage : porter un vêtement conçu pour les pros, fabriqué à Bergame, avec les mêmes exigences.
Santini n’est pas une marque du passé, mais un laboratoire du futur
Le dynamisme des soeurs Santini et de leurs équipes, la collaboration avec Polartec et l’exigence stylistique de Fergus Niland créent une combinaison unique : la tradition artisanale italienne + la technologie textile + l’esthétique contemporaine.
En quittant Bergame, l’impression est limpide : Santini n’a jamais cessé d’innover, tout en restant fidèle à ses racines. Production locale, couture manuelle, membranes techniques, collaborations premium, design puissant, modernité, élégance, proximité. C’est probablement cette combinaison qui fait de Santini l’une des références du vêtement cycliste mondial.
Ouvrez le catalogue Santini ! Allez plus loin qu’un simple maillot du Tour de France. Santini, ce n’est pas que ça ! Santini fabrique ici en Europe des vêtements de qualité pour la pratique du cyclisme. Parce qu’au-delà d’un paraitre Instagram, il y a la qualité et le confort Italien made in Bergame.
Pour celles et ceux qui n’aurait pas eu la chance d’écouter Charly, notre guide, nous l’avions eu en podcast au printemps au pied du Ventoux dans l’une des boutiques Santini.
A voir : Les secrets des maillots du Tour de France (par Santini) – Charles-Evan Hary
FAQ – Questions fréquentes sur Santini et sa fabrication à Bergame
Pourquoi Santini fabrique-t-il encore tous ses vêtements en Italie ?
Santini maîtrise toute sa chaîne de production à Bergame afin de garantir une qualité constante, un savoir-faire artisanal unique et une traçabilité totale. C’est ce positionnement Made in Italy qui différencie la marque depuis 60 ans.
Qu’est-ce qui rend les vêtements Santini différents des autres marques de cyclisme ?
La force de Santini repose sur un équilibre rare : artisanat humain, technologies textiles avancées, sublimation manuelle, couturières expertes et partenariats professionnels comme Lidl-Trek ou le Tour de France.
Comment fonctionne la sublimation des maillots chez Santini ?
Le motif est d’abord imprimé sur un papier thermique, puis les pièces de tissu sont positionnées manuellement avant de passer en calandre à environ 200°C. L’encre migre alors dans la fibre, garantissant une tenue parfaite des couleurs.
Quels tissus Polartec utilise Santini pour ses vestes hiver ?
Santini utilise plusieurs technologies Polartec : Power Shield Pro pour les conditions humides, Power Wool pour le froid sec, Windbloc pour le vent, et Polartec Alpha pour les efforts variables.
Santini travaille-t-il avec des équipes professionnelles ?
Oui. Santini équipe officiellement Lidl-Trek, produit les maillots leaders du Tour de France et de la Vuelta, et collabore avec l’UCI. Le retour terrain des sportifs influence directement les collections grand public.
La fabrication manuelle existe-t-elle toujours chez Santini ?
Oui. Malgré la découpe robotisée et les outils modernes, la couture, les assemblages et le contrôle qualité sont réalisés entièrement à la main à Bergame par des couturières expérimentées.













