Bike Speed Lab : mesurer la résistance aux frottements du cycliste sans soufflerie

À retenir : Bike Speed Lab mesure la résistance aux frottements du cycliste en conditions réelles pour convertir des watts perdus en gains mesurables, sans soufflerie. L’approche additionne aéro, roulement, transmission, équipement du cycliste et posture dans des protocoles route et vélodrome. Les données sont livrées ultra rapidement via une interface web précise et dynamique : position, équipements, pressions et configuration globale.

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Mesurer la résistance aux frottements du cycliste en conditions réelles

Dans la quête de vitesse à puissance égale, la variable décisive n’est pas la force brute, mais la réduction des pertes. Bike Speed Lab est spécialisé dans la mesure de la résistance aux frottements en situation réelle afin d’identifier ce qui dissipe les watts produits par le cycliste.

Division spécifique de la startup Aeroscale, fondée par Manuel Sellier, la promesse est claire : objectiver, sur route et sur vélodrome, l’ensemble des résistances qui s’opposent à l’avancement et fournir des éléments immédiatement exploitables pour l’optimisation de la position, du matériel et des réglages. Et cette technologie est unique au monde.

Cette approche vient complémenter les analyses d’une soufflerie. Plutôt que d’isoler l’aérodynamisme dans un environnement figé, Bike Speed Lab additionne les contributions réelles du couple vélo–coureur : traînée aérodynamique, résistance au roulement, pertes de transmission, frottements de roulements et effets liés à la posture.

Le principe est simple et pragmatique : seule une mesure dans le contexte d’usage, avec l’air qui circule, les pneus qui se déforment, la transmission qui travaille sous charge et la position réellement tenue, permet de quantifier correctement où se perdent les watts.

Bike Speed Lab est piloté par Samuel Bellenoue, coach cycliste et spécialiste de l’optimisation de la performance sur route et sur piste. Il a notamment occupé le poste de directeur de la performance au sein de l’équipe professionnelle Cofidis, où il a travaillé sur l’analyse de la performance, l’optimisation du matériel et la préparation des coureurs au plus haut niveau.

Frottements aérodynamiques : quantifier la traînée réelle du duo vélo–coureur

Au-dessus d’une certaine vitesse, l’aérodynamisme devient la résistance dominante. En pratique, la puissance dissipée par la traînée croît fortement avec la vitesse, ce qui rend chaque amélioration de position ou d’équipement potentiellement structurante. Bike Speed Lab mesure l’aérodynamisme in situ, lorsque le cycliste roule dans sa posture effective, sans appuis artificiels, avec ses micro-ajustements naturels et ses contraintes physiologiques.

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Cette mesure embarquée permet d’évaluer l’influence concrète de la position du torse, de l’ouverture des épaules, de la hauteur des mains, de la rotation pelvienne et de la stabilité de l’appui. Elle intègre aussi l’effet réel des casques, lunettes, combinaisons, gants et surchaussures, ainsi que les interactions fines entre les surfaces du vélo et le flux d’air. L’indicateur central, le Cda (coefficient de traînée multiplié par la surface frontale), est appréhendé dans le contexte de roulage et corrélé à la capacité du coureur à maintenir la position dans la durée plutôt qu’à l’instantané d’une photo en soufflerie.

Au-delà de la valeur de traînée, l’intérêt réside dans la hiérarchisation des pistes d’optimisation en fonction de leur impact réel. Un changement de casque ou de position peut être validé ou écarté en minutes, sans extrapolations hasardeuses, et en tenant compte de la stabilité neuromusculaire propre au coureur.

Résistance au roulement : pneus, pression et revêtement en situation

La résistance au roulement est souvent sous-estimée alors qu’elle affecte une plage de vitesses très large. Elle dépend des pneus (carcasse, gomme, largeur), de la pression, de la température et du revêtement. Bike Speed Lab la mesure là où elle se manifeste : sur asphalte réel ou sur bois de vélodrome, au rythme d’un vélo en charge, soumis aux micro-déformations et aux imperfections du sol.

En conditions réelles, la pression optimale n’est pas une valeur abstraite. Elle résulte d’un compromis entre déformation du pneu, confort dynamique et pertes énergétiques dues aux vibrations. La technologie permet d’objectiver ce compromis : on ne choisit plus une pression sur un tableau, on la valide par son effet mesuré sur la résistance au roulement et, par ricochet, sur la vitesse à puissance égale. La qualité de surface et sa rugosité influencent la dissipation ; ces effets sont intégrés dans les calculs plutôt que supposés constants.

Cette granularité est précieuse pour comparer des sections et carcasses, valider l’intérêt d’un pneu sur un autre type de revêtement ou ajuster la pression à la température du jour. Les tests sur vélodrome permettent de réduire la variabilité et de comparer à iso-effort, tandis que la route restitue l’empreinte énergétique d’un revêtement réel et imparfait.

Pertes via la transmission et frottements de roulements : mesurer sous charge

La transmission et les roulements dissipent des watts dès que le système est en charge. La qualité de la chaîne, sa lubrification, l’alignement et l’usure influencent ces pertes, tout comme les roulements des moyeux, du boîtier de pédalier et des galets de dérailleur. Bike Speed Lab intègre ces contributions dans sa lecture globale, sans supposer des rendements théoriques qui ignorent les contraintes dynamiques et les pollutions réelles (poussière, humidité, température).

Mesurer ces frottements en roulage, avec des couples variables et des cadences réalistes, met en évidence les gains accessibles par l’entretien, le choix d’une chaîne, d’un lubrifiant ou de galets. Surtout, cela permet de hiérarchiser ces gains face aux autres sources de pertes. Une chaîne bien préparée peut valoir un casque optimisé sur un terrain donné, ou l’inverse : seule la mesure contextualisée tranche.

Position du cycliste : stabilité, tenue et micro-mouvements

Optimiser une position ne se limite pas à abaisser une potence ou rapprocher les coudes. Encore faut-il pouvoir tenir cette posture sans générer de mouvements parasites qui coûtent des watts, et sans dégrader le pédalage. Bike Speed Lab quantifie ces effets indirects en corrélant l’aérodynamisme, la capacité à stabiliser la ligne d’épaule et de bassin, et la production de puissance nette maintenable.

Les micro-mouvements, imperceptibles dans une séance statique, apparaissent dans la donnée lorsqu’on prolonge l’effort. Une position théoriquement plus rapide peut se révéler moins efficace si elle induit des oscillations du haut du corps, un relâchement des appuis ou une ventilation perturbée. La mesure en continu permet d’objectiver ce point d’équilibre propre à chaque coureur entre confort dynamique, contrôle moteur et Cda minimal.

Mesure globale et protocole : route et vélodrome comme terrains complémentaires

Bike Speed Lab ne cherche pas à isoler chaque frottement au laboratoire. L’outil additionne la réalité du roulage et fournit un bilan énergétique complet. La route est le théâtre de la performance : elle expose la configuration testée aux vraies irrégularités de l’air et du sol. Le vélodrome, lui, réduit certaines variables et autorise des comparaisons très fines à iso-effort, avec un revêtement stable et un trafic d’air limité.

Concrètement, un protocole combine souvent des séquences répétées sur des segments dédiés et des séries à effort contrôlé, afin d’augmenter la reproductibilité tout en conservant l’empreinte du réel. Les itérations rapides permettent de confronter deux casques, deux positions de mains, deux pressions, deux paires de pneus ou deux chaînes, puis de décider en s’appuyant sur un delta mesuré, pas sur une impression subjective. La logique est cumulative : en superposant plusieurs petites améliorations validées, on compose une configuration globalement plus rapide à puissance constante.

Pourquoi la soufflerie ne suffit pas pour optimiser la performance

La soufflerie est un instrument utile pour visualiser l’écoulement et comprendre l’influence d’un détail aérodynamique isolé. Mais elle ne mesure ni la résistance au roulement réelle, ni les pertes de transmission sous charge, ni les déformations dynamiques d’un cycliste en plein effort. Surtout, elle ne reproduit pas la position réellement maintenable, ni la variabilité du terrain, ni l’interaction complète vélo–coureur en mouvement.

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Ces limites se traduisent en décisions parfois inopérantes une fois sur la route. On peut optimiser un accessoire sur un mannequin immobile, puis découvrir qu’il dégrade la ventilation, la posture ou le contrôle, annulant le gain théorique. Bike Speed Lab comble ce fossé en testant des configurations roulables et en livrant un verdict ancré dans la réalité d’usage. Autre conséquence pratique : l’itération est plus rapide et le volume de tests réalisable en peu de temps augmente, ce qui accélère l’apprentissage et la prise de décision.

De la donnée aux décisions techniques : plateforme et livrables

Une mesure ne vaut que par sa capacité à guider l’action. Bike Speed Lab s’appuie sur une plateforme web dédiée pour présenter des résultats lisibles, des comparaisons entre configurations et des interprétations orientées vers l’ingénieur, l’athlète et le staff. Les tableaux de bord éclairent les écarts de frottements, la part relative de chaque source de perte et leurs conséquences attendues sur la vitesse à puissance égale.

L’objectif est de réduire le délai entre test et décision. On passe d’une itération technique à l’autre avec une traçabilité claire : quelle configuration a été testée, dans quelles conditions, avec quel effet mesuré et quelle incertitude résiduelle. Ce cadre favorise des arbitrages rationnels sur la position, les équipements, la pression des pneus, le choix des composants et la préparation de la transmission.

Usages au plus haut niveau : athlètes, équipes et projets piste

La technologie est déployée en environnement professionnel et élite, sur route comme sur piste. Elle s’intègre à des protocoles d’optimisation individuelle, à des plans de validation technique et à des développements de matériel. Certaines collaborations avec des équipes de premier plan restent confidentielles pour des raisons contractuelles, mais la logique demeure : mesurer là où la performance existe réellement et prioriser les gains en fonction de leur effet net.

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Un outil de développement pour les marques : cadre, composants et industrialisation

Pour un fabricant, confronter des simulations, des bancs et la soufflerie à la donnée terrain est devenu incontournable. Bike Speed Lab sert de banc d’essai in vivo : comparer des architectures de cadre, évaluer l’apport réel d’un cockpit, d’un casque, d’un pneu, d’une roue ou d’une combinaison, ou valider un choix technique avant industrialisation. La mesure globale fait émerger des compromis plus justes, par exemple entre rigidité, confort dynamique et rendement, ou entre aérodynamisme et contrôlabilité dans le vent apparent.

En intégrant la résistance au roulement et les pertes mécaniques au verdict, on évite de privilégier un gain aérodynamique qui serait annihilé par une dégradation du rendement ailleurs. Les prototypes sont ainsi filtrés par leur performance totale ride-ready, pas seulement par leur score isolé au tunnel ou au CFD.

Bike Speed Lab pour les fitteurs : objectiver Cda et watts économisés

Le positionnement est un art d’équilibre entre rendement, confort et tenue. Jusqu’ici, les fitteurs disposaient de retours subjectifs, d’angles et de pressions d’appui, mais rarement d’une mesure directe des watts économisés ou du Cda en situation maintenue. Bike Speed Lab apporte cette brique qui manquait : une capacité à valider en quelques itérations la pertinence d’une posture plus agressive ou d’un réglage de poste de pilotage, sans perdre de vue la durabilité de l’effort.

En pratique, le fitter peut comparer deux positions à iso-puissance, suivre la stabilité de la posture, détecter les micro-mouvements coûteux et corréler le tout à la traînée mesurée. Il en résulte des recommandations ancrées dans la performance réelle, qui respectent le niveau de tolérance du coureur et évitent les compromis bancals. Le temps de test est optimisé et les décisions cessent d’être un pari.

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Reproductibilité, limites et bonnes pratiques de test

Aucune mesure terrain n’est exempte de variabilité. Bike Speed Lab en tient compte par la répétition, par l’usage combiné route/vélodrome et par des protocoles à iso-effort. Sur route, l’intérêt est de capturer la vérité d’usage ; sur piste, on réduit les perturbations et on verrouille des comparaisons fines. La clé est de multiplier les comparaisons directes A/B sur des fenêtres temporelles courtes, puis d’itérer jusqu’à stabiliser un gain.

Comme toute méthode embarquée, l’outil ne vise pas à livrer un chiffre absolu à quatre décimales qui vaudrait partout et pour toujours. Il vise à classer des solutions, à qualifier leur effet net et à permettre une décision rapide, contextualisée et traçable. C’est un changement de paradigme : moins de fascination pour un nombre isolé, plus d’attention aux écarts mesurés dans un contexte pertinent.

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Aller plus vite à puissance égale avec Bike Speed Lab

Bike Speed Lab ne se substitue pas aux outils d’analyse spécialisés ; il les complète par une vérité terrain qui intègre toutes les pertes en même temps. En mesurant la résistance aux frottements là où elle s’exprime – position réelle, pneus qui travaillent, transmission en charge, air et sol vivants – la méthode transforme des watts perdus en décisions concrètes sur la posture, les composants et les réglages. Sans soufflerie, sans hypothèses artificielles, avec pour finalité une seule boussole : aller plus vite à puissance égale.

FAQ – Bike Speed Lab

Comment Bike Speed Lab mesure-t-il les frottements sans soufflerie ?

Bike Speed Lab teste en conditions réelles, sur route et vélodrome, en additionnant aéro, roulement, transmission, roulements et effets de posture pour livrer un bilan global.

Quelles résistances sont prises en compte par Bike Speed Lab ?

La méthode intègre la traînée aérodynamique, la résistance au roulement des pneus, les pertes de transmission, les frottements de roulements et l’impact de la position et des micro-mouvements.

Quand tester sur route et quand privilégier le vélodrome ?

La route restitue l’usage réel et ses irrégularités, le vélodrome réduit les variables pour comparer à iso-effort ; les deux sont complémentaires pour fiabiliser les décisions.

En quoi Bike Speed Lab aide-t-il les fitteurs à objectiver une position ?

La mesure relie Cda, stabilité de posture et capacité à tenir l’effort, ce qui permet de valider des réglages et de quantifier des watts économisés en situation maintenue.

Que délivre la plateforme pour la prise de décision technique ?

La plateforme fournit des comparaisons claires entre configurations, une lecture des écarts de frottements et une traçabilité des tests pour décider vite et réduire le temps d’itération.