Durant quelques semaines j’ai pu rouler cette monture d’exception sur les différentes routes des Alpes. Il faut bien avouer que le comportement et l’esthétisme sont les points qui m’ont le plus séduit. Mais je vous en dit plus, …
Colnago V5RS : le “vélo total” !
Le Colnago V5RS se positionne comme un vélo de route polyvalent de très haut niveau, pensé pour conjuguer légèreté, rigidité, rendement aérodynamique et confort. Le constructeur Italien présente le V5RS comme son “vélo total” : un cadre plus léger, plus rigide et plus rapide, mais qui conserve une tolérance intéressante sur longues distances. L’ensemble repose sur une optimisation du laminé carbone, une intégration poussée (cockpit CC.01, routage interne complet) et un travail ciblé sur la réduction de la traînée.
Au-delà de la fiche technique, le V5RS revendique une identité visuelle marquée et une polyvalence en course et en montagne, avec une géométrie pensée pour rester homogène sur toute l’échelle de tailles.
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Design, finitions et personnalisation du Colnago V5RS
La signature esthétique du V5RS est l’un des premiers marqueurs du projet. Les lignes du cadre sont tendues, très actuelles, avec un ensemble tube supérieur–douille–fourche visuellement harmonisé. Colnago met en avant un configurateur en ligne permettant de visualiser les schémas de peinture et les montages; la finition blanche avec lettrage bleu pailleté illustre bien l’attention portée aux détails. Les arêtes et lignes de fuite sont contrôlées, sans excès, pour servir autant l’aérodynamisme que la cohérence stylistique.
Vu de loin, le boîtier de pédalier peut sembler discret. Vu de près, il est au contraire très généreux, avec un volume qui ancre le triangle arrière et canalise les charges issues du pédalage. Cette approche structurelle participe à la stabilité au couple et au transfert de puissance, tout en permettant aux bases et au tube diagonal d’assurer l’essentiel de la rigidité latérale.
Intégration des câbles et cockpit CC.01 : ergonomie et maintenance
L’intégration a été un axe majeur. Le serrage de tige de selle est intégré dans le tube supérieur, sous un cache robuste et bien ajusté qui reste en place dans le temps. Le routage des gaines et durites est intégralement interne, de la sortie des leviers jusqu’aux étriers, via une douille spécifique et le cockpit Colnago CC.01. Rien ne dépasse, y compris sous le cintre. Le poste de pilotage présente une finition soignée et un support GPS rigide, réglable en inclinaison, qui facilite le positionnement sans ajout d’accessoires hétérogènes. C’est tout simplement l’un des meilleurs routage interne du marché !
Sur le plan pratique, ce niveau d’intégration simplifie l’écoulement de l’air et la lecture visuelle du vélo. En contrepartie, les opérations de maintenance exigent de respecter les cheminements internes et d’anticiper les interventions (durites et câbles), un compromis désormais classique sur les vélos de route haut de gamme avec cockpit monobloc.
Aérodynamisme du Colnago V5RS : -13 % de surface frontale et -9 W à 50 km/h
Colnago annonce une réduction de 13 % de la surface frontale par rapport au V4RS, grâce à une douille de direction plus compacte, une fourche redessinée aux fourreaux plus profilés et un tube supérieur affiné avec une ligne plus tendue. Selon la marque, ces évolutions, combinées à l’intégration complète, se traduisent par un gain d’environ 9 watts à 50 km/h comparé au V4RS. Ces chiffres dépendent des protocoles de mesure, mais donnent une tendance claire : la réduction des traînées parasites et l’optimisation des jonctions cadre–fourche–cockpit sont au cœur du cahier des charges.
On note que l’approche aero ne sacrifie pas la maniabilité. Les sections restent maîtrisées pour conserver de la progressivité dans les réactions, et la transition douille–fourche est pensée pour limiter les turbulences sans tomber dans des profils extrêmes difficiles à piloter en vent latéral.
Cadre carbone, laminé et poids : 685 g annoncés pour le V5RS
Le laminé carbone a été entièrement revu. Colnago parle d’orientation plus fine des fibres, de réduction du nombre de plis aux endroits opportuns et de simplification des jonctions. Résultat annoncé : un cadre nu en taille 485, non peint, à 685 grammes, et un ensemble cadre + fourche aux alentours de 1 027 grammes, soit un allègement d’environ 146 g par rapport au V4RS. Cet allègement s’accompagne d’un travail sur les modules et les séquences de pliage pour préserver, voire accroître, la rigidité utile aux relances.
Sur la route, les retours évoquent une réponse immédiate à l’accélération, signe que la rigidité latérale et torsionnelle au niveau du triangle avant, du boîtier et des bases est au niveau attendu. L’enjeu d’un tel poids est double : offrir un vélo nerveux en bosse et en relance, mais sans dégrader la filtration des hautes fréquences, domaine où Colnago cherche traditionnellement un équilibre pertinent pour l’endurance.
Choix techniques structurants : boîtier BSA fileté, tige de selle et UDH
Le retour à un boîtier BSA fileté est notable. Face à d’autres standards (type T47), Colnago met en avant la légèreté, la simplicité d’entretien et la fiabilité dans la durée du BSA. Un boîtier vissé encaisse mieux les démontages-remontages répétés, limite les risques de craquements lorsqu’il est correctement monté et simplifie la compatibilité avec de nombreuses lignes d’axes.
Le serrage de selle, en carbone et moulé dans le cadre, contribue au gain de masse et à l’intégration. Ce choix peut toutefois inviter à la prudence si la hauteur de selle est souvent modifiée, afin d’éviter toute fatigue prématurée de la pièce ou contrainte inadaptée; un montage au couple et une graisse carbone adaptée restent recommandés. La nouvelle tige de selle, plus fine et profilée, s’inscrit dans l’axe aero du cadre. Particularité à noter : la batterie Di2 est logée dans le tube diagonal, et non dans la tige de selle, ce qui change l’accès en cas d’intervention. Ce n’est pas bloquant, mais cela demande d’organiser différemment la maintenance électronique.
Autre évolution : l’adoption de la patte de dérailleur universelle UDH. Ce standard facilite la disponibilité de la pièce et la compatibilité avec de nombreux dérailleurs modernes. Des retours hétérogènes existent dans le milieu sur la robustesse perçue en cas de choc, mais l’UDH reste un choix rationnel pour standardiser la réparation et l’approvisionnement.
Transmission, freinage et périphériques : un montage typé performance
Le montage présenté s’appuie sur le groupe sans fil SRAM Red AXS, l’un des plus légers du marché, avec un freinage disque en 160 mm à l’avant et 140 mm à l’arrière. L’absence de capteur de puissance en première monte, même à ce niveau de gamme, est un point qui surprendra les cyclistes orientés data et entraînement structuré. L’ergonomie des leviers SRAM, la modularité des rapports et la compacité des étriers sont en phase avec l’ambition de performance du V5RS.
Le cockpit CC.01, déjà évoqué pour l’intégration, apporte une rigidité en torsion qui préserve la précision en appui et en sprint. Le support GPS intégré et ajustable évite d’additionner les adaptateurs, tout en garantissant une liaison rigide sur mauvais revêtements.
Roues et pneus : Vision SC45 et Pirelli P Zero, quelle synergie avec le cadre ?
Le montage de roues FSA Vision SC45, associé aux pneus Pirelli P Zero, offre un compromis intéressant entre inertie et polyvalence. Les jantes, de par leur profil, favorisent l’allure stabilisée et la vitesse moyenne, mais les relances restent moins explosives que d’autres références plus légères ou avec une inertie mieux maîtrisée. Pour des gabarits lourds ou des pratiquants très orientés grimpe et répétitions d’efforts, ce train roulant peut sembler en retrait par rapport au potentiel du cadre et du groupe.
Des roues plus vives et plus légères — du type Zipp 303 NSW ou Roval Rapide — ont été citées comme donnant davantage de “joueur” au V5RS, en particulier dans les changements de rythme et sur routes vallonnées. Côté pneus, rouler en 28 mm conserve toute la nervosité, tandis qu’en 30 mm, le confort progresse nettement sur revêtements dégradés sans rendre le vélo apathique, signe que la cinématique du triangle arrière et de la tige de selle participe efficacement à la filtration.
Comportement sur la route : rigidité latérale, confort et stabilité du V5RS
La rigidité latérale est l’un des points saillants du V5RS. En danseuse, l’énergie ne se dilue pas et la trajectoire reste verrouillée. Le triangle avant est précis en appui, notamment dans les enchaînements de virages en descente. Le vélo n’apparaît vif, réactif et très stable. La stabilité est renforcée par le gabarit volumineux du boîtier de pédalier et le dimensionnement des bases, qui encadrent le pédalier pour contenir la torsion.
Le confort surprend pour un cadre compétition. Les haubans, plus fins et fixés haut, semblent travailler davantage en flexion verticale contrôlée, ce qui filtre une partie des vibrations de fréquence moyenne. Les longues sorties demeurent donc soutenables, d’autant que le cadre ne réclame pas une position ultra agressive pour performer. En côte, la légèreté combinée à la rigidité ressentie donne un vélo nerveux et facile à relancer.
Géométrie et déport de fourche : homogénéité du pilotage selon la taille
La fourche est proposée avec deux déports (rake) pour homogénéiser le comportement selon la taille du cadre :
- 47 mm jusqu’à la taille 510,
- puis 43 mm au-delà.
Ce choix permet de maintenir des valeurs cohérentes à l’échelle de la gamme, afin que la direction conserve une réponse comparable du petit au grand cadre. La douille plus compacte et la jonction soignée avec le tube diagonal limitent les discontinuités de flux d’air, mais aussi la “hauteur visuelle” du poste de pilotage, ce qui contribue à une posture plus basculée sans compromettre la stabilité.
Positionnement face au Y1RS et aux concurrents (Tarmac SL8, SuperSix Evo)
Dans la gamme Colnago, le V5RS se place comme une plateforme plus polyvalente que le Y1RS évoqué comme plus extrême. L’objectif est de couvrir un spectre d’usages large, de la course en ligne aux sorties montagne, tout en restant aligné sur les standards WorldTour. Face aux références du marché, le positionnement se lit ainsi : le Specialized Tarmac SL8 pousse loin la rationalisation aérodynamique; le Cannondale SuperSix Evo accentue la tolérance et la filtration. Le V5RS, lui, cherche une voie médiane entre rendement aérodynamique, masse et rigidité, avec une identité de pilotage et de finition propre à la marque.
Cette approche “vélo total” peut séduire les cyclistes qui ne veulent pas cloisonner leur pratique. Un train roulant plus vivant que la monte présentée peut d’ailleurs faire basculer le V5RS vers un tempérament encore plus impulsif, sans bouleverser l’équilibre global du cadre.
Tarifs en euros et configurations courantes du Colnago V5RS
Le kit cadre est annoncé à 6 200 euros. Les montages complets s’échelonnent généralement de 10 800 euros en Ultegra Di2 jusqu’à près de 16 000 euros en Dura-Ace Di2 avec roues Enve, avec un “cœur de gamme” fréquemment observé autour de 13 000 euros. Ces configurations ne comprennent pas de capteur de puissance de série.
Le Colnago V5RS pour les passionnés
Le Colnago V5RS assume son statut de vélo de route hautement abouti. Il combine un poids très contenu, une rigidité latérale convaincante et une intégration totale soignée, tout en conservant une filtration suffisante pour les longues heures de selle. Les gains aérodynamiques annoncés (réduction de surface frontale et économies de watts à haute vitesse) sont cohérents avec les évolutions de géométrie de la douille, de la fourche et du cockpit.
une machine polyvalente de toute beauté pour le coursier qui se veut aussi à l’aise en cols qu’en plaine rapide.
Les choix techniques — retour au BSA, adoption de l’UDH, tige de selle spécifique — dessinent une plateforme tournée vers la performance mais attentive aux contraintes de maintenance moderne. Le montage en Vision SC45 et Pirelli P Zero constitue une base polyvalente, que les cyclistes exigeants pourront faire évoluer en fonction de leur terrain et de leur gabarit. En définitive, pour qui recherche un cadre léger, rigide et aéro sans verser dans la radicalité exclusive, le Colnago V5RS matérialise l’idée d’un “vélo complet”.
FAQ – Colnago V5Rs : élégance italienne et performance !
Pourquoi Colnago présente le V5RS comme un “vélo total” ?
Il combine légèreté, rigidité, rendement aérodynamique et confort, avec une intégration poussée (cockpit CC.01, routage interne) et une géométrie homogène sur toutes les tailles.
Quels gains aérodynamiques sont annoncés par rapport au V4RS ?
Une réduction de 13 % de la surface frontale et un gain d’environ 9 W à 50 km/h, grâce à une douille plus compacte, une fourche redessinée et un tube supérieur affiné, sans sacrifier la maniabilité.
Quel est le poids du cadre et de l’ensemble cadre + fourche ?
Cadre nu en taille 485 non peint à 685 g, ensemble cadre + fourche autour de 1 027 g, soit environ 146 g de moins que le V4RS.
Quels choix techniques impactent la maintenance et la compatibilité ?
Boîtier BSA fileté (simplicité et fiabilité), patte UDH, batterie Di2 dans le tube diagonal, serrage de selle intégré; l’intégration totale améliore l’aéro mais impose d’anticiper les interventions.
Quel est le positionnement tarifaire et l’équipement type ?
Kit cadre à 6 200 €; montages complets de 10 800 € (Ultegra Di2) à près de 16 000 € (Dura-Ace Di2 avec roues Enve), cœur de gamme autour de 13 000 €, sans capteur de puissance de série.