À retenir : Les roues 36–40 mm s’imposeront-elles comme le nouveau standard polyvalent de la route : équilibre entre aéro, poids et stabilité avec pneus 28–30 mm. Ce profil optimise le rendement réel aux vitesses usuelles et réduit la sensibilité au vent pour une polyvalence quotidienne. C’est le sweet spot technique qui accompagne l’évolution des cadres et des pressions plus basses.
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Pourquoi les roues 36–40 mm s’imposeraient en 2026 ?
Après une décennie dominée par l’opposition entre profils bas pour la montagne et profils de 45 à 55 mm pour l’aéro, les roues 36–40 mm deviennent en 2026 le standard polyvalent de la route. Ce n’est plus un compromis flou : c’est une réponse cohérente à la pratique réelle, à l’élargissement des pneus, aux pressions plus basses et aux géométries de cadres modernes. Les ingénieurs visent désormais des performances utiles sur une large plage de vitesses, avec une stabilité accrue et un rendement qui ne se dégrade pas dès que la route se déforme.
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Des références ont structuré ce basculement : Zipp 303 S, Enve 3.4, déclinaisons DT Swiss autour de 35–38 mm, ou les Campagnolo Bora WTO 35. Les ventes suivent parce que les cyclistes retrouvent une polyvalence tangible : des roues qui roulent vite sur le plat, restent maniables dans les rafales, ne pénalisent pas les ascensions et supportent les pneus de 28–30 mm sans contrainte.
Aérodynamique et stabilité : l’équilibre des 36–40 mm
En dessous d’environ 35 mm, la réduction de traînée existe mais reste limitée avec des pneus modernes. Au-dessus de 45 mm, le gain aéro maximal s’accompagne plus souvent d’une sensibilité accrue au vent latéral, surtout avec des sections de 28–30 mm plus exposées. Le profil 36–40 mm se situe dans la zone où la traînée baisse de manière mesurable entre 28 et 42 km/h tout en conservant une stabilité directionnelle élevée.
Concrètement, le volume de jante offre le bras de levier et la section nécessaires pour travailler à des angles de vent apparents fréquents sur route, sans générer de moments de renversement trop forts. Les fabricants optimisent la forme de la jante pour se marier avec la section réelle du pneu, ce qui réduit la surface de turbulence et stabilise la pression latérale sur le cintre. Le résultat se voit dès 30–35 km/h : la roue file avec moins de corrections de trajectoire, donc moins de pertes parasites.
Poids et inertie : le réalisme des profils intermédiaires
Le reproche traditionnel adressé aux profils intermédiaires était leur masse. Il n’est plus d’actualité. Entre 36 et 40 mm, les roues les plus abouties descendent fréquemment sous environ 1 400 g annoncés, grâce à des stratifiés UD plus sélectifs, à des moyeux optimisés et à des rayonnages adaptés aux contraintes disque. À titre indicatif, on trouve dans ce segment des valeurs annoncées autour de 1 355 g (Zipp 303 S), 1 390 g (Enve 3.4), 1 385 g (Campagnolo Bora WTO 35) ou 1 435 g (DT Swiss ARC 38). Les écarts réels dépendront des versions, de la norme de corps de roue libre, du type d’axe et des tolérances.
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Cet allègement repositionne l’inertie. La profondeur 36–40 mm lisse les micro-variations de vitesse et profite aux sections de pneus plus volumineuses, sans pénaliser la vivacité en relance. Le cycliste ressent une accélération progressive, facile à doser, qui se traduit par une efficacité constante dans le vallonné et sur le plat exposé.
Rigidité latérale et freinage disque : le chaînon manquant
La rigidité latérale est l’autre raison majeure du succès des 36–40 mm. Avec les freins à disque, des diamètres de rotor souvent à 160 mm et des pneus de 30 mm plus hauts, la contrainte sur le parapluie et la tension de rayons a augmenté. Une jante d’environ 36–40 mm ajoute le bras de levier nécessaire pour tenir le cap en charge et conserver une précision de pilotage en appui, sans basculer dans la dureté d’un profil trop profond.
Cette marge de rigidité profite aux sprints, aux freinages appuyés en descente et aux vélos modernes aux bases légèrement allongées. Le feeling est net : moins de torsion perçue, une ligne plus propre, et une tenue latérale qui se maintient quand la pression des pneus baisse.
Largeur interne 23–25 mm et pneus 28–30 mm : la nouvelle base
La mutation la plus structurante est l’adoption massive d’une largeur interne de 23 à 25 mm pour des pneus de 28–30 mm. Ce couple jante/pneu s’accorde particulièrement bien avec 36–40 mm de profondeur. Un profil plus bas perdrait en rigidité et en lecture de trajectoire avec ces volumes, et un profil plus haut amplifierait la prise au vent sans gain significatif aux vitesses usuelles.
Sur route dégradée, l’ensemble travaille mieux : le pneu s’écrase de manière contrôlée, l’empreinte au sol s’élargit modérément, et la jante soutient le flanc sans rebond excessif. Le rendement perçu est supérieur car les micro-chocs sont filtrés, la motricité augmente et la perte d’énergie en vibrations diminue.
Pressions plus basses et rendement réel sur route
La baisse des pressions, aujourd’hui usuelles, transforme le comportement. Autour de 5,0 à 5,5 bar en 28 mm et de 4,0 à 4,8 bar en 30 mm selon les masses et les terrains, le système pneu/jante exploite son potentiel de filtration. La profondeur 36–40 mm accompagne ce régime : elle plie verticalement juste ce qu’il faut, réduit les pertes en vibrations et maintient la ligne aéro du couple pneu/jante, là où un profil trop haut tend à renvoyer davantage d’énergie en retour sec.
Le rendement réel progresse, c’est-à-dire celui que l’on observe hors protocole en soufflerie, sur des chaussées imparfaites, avec du vent de travers variable et des relances. La roue devient plus « silencieuse » énergétiquement, et le cycliste reste frais plus longtemps à puissance équivalente.

Performances terrain : montagne, vallonné, plat
En montagne, le différentiel de masse par rapport à un 30–32 mm haut de gamme se situe typiquement dans une petite centaine de grammes. Sur un col long, cela pèse peu face aux bénéfices de stabilité, d’inertie régulière et de freinage plus constant en descente. Le profil 36–40 mm encaisse la danseuse, tient mieux la trajectoire dans les rafales de vallée et rassure sur l’angle.
Dans le vallonné, c’est leur terrain de prédilection. Les relances sont plus nerveuses qu’avec des 45–50 mm, la vitesse de croisière est facile à maintenir, et la roue reste neutre quand le vent tourne. Pour le cycliste qui alterne bosses de 3 à 10 minutes et secteurs roulants, c’est l’option la plus rationnelle.
Sur le plat, les meilleurs 36–40 mm se rapprochent étonnamment des profils de 45–50 mm. L’écart typique relevé dans les tests se situe autour de 2 à 4 watts à 40 km/h, avec en contrepartie une facilité de pilotage supérieure et moins de corrections quand les rafales s’invitent. À l’échelle d’une sortie mêlant circulation, changements de direction et bitume imparfait, le bilan tourne souvent en faveur du 36–40 mm.
Comparatif 30–35 vs 36–40 vs 45–50 mm
Profils 30–35 mm : légèreté et maniabilité
Ce sont les roues des grimpeurs qui priorisent le ratio masse/altitude et la stabilité absolue dans les vents capricieux de haute montagne. Leur limite se voit sur le plat et dans le vallonné rapide, où l’aéro reste modeste à l’ère des pneus plus larges.
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Profils 36–40 mm : polyvalence sans point faible
Leur intérêt est de ne rien sacrifier d’essentiel : aérodynamique suffisamment basse pour les vitesses usuelles, rigidité latérale élevée, masse contenue et stabilité au vent latéral très exploitable. Elles couvrent l’usage de 80 % des cyclistes route, de la sortie vallonnée à la gran fondo ventée, sans les contraintes d’un profil profond.
Profils 45–50 mm : aéro maximale, exigences accrues
Ces roues visent la vitesse absolue et la stabilité d’inertie à très haute vitesse. Elles gardent leur place pour les rouleurs, triathlètes et chronomanes. En revanche, la prise au vent augmente avec des pneus de 28–30 mm, et leur masse comme leur feedback vertical demandent une position et un pilotage plus engagés au quotidien.
Exemples notables et masses annoncées
La dynamique du marché s’observe à travers quelques modèles emblématiques. Zipp a impulsé le mouvement avec les 303 S, basculant vers une hauteur intermédiaire et une optimisation pour pneus modernes. Enve a largement exploité le créneau avec ses 3.4, plusieurs générations ayant peaufiné l’équilibre traînée/stabilité. DT Swiss décline des profils autour de 35–38 mm dans de nombreuses gammes, du plus accessible au plus haut de gamme, tandis que Campagnolo a repositionné ses Bora WTO vers 33/35 pour répondre aux géométries et pneus actuels. Les masses annoncées emblématiques s’échelonnent autour de 1 355 g pour 303 Firecrest, 1 390 g pour Enve 3.4, 1 435 g pour DT Swiss ARC 38 et 1 385 g pour Bora WTO 35, avec des variations selon versions et équipements.
Caractéristiques de référence d’une roue 36–40 mm en 2026
- La profondeur de jante comprise entre 36 et 40 mm fournit l’équilibre entre réduction de traînée, rigidité latérale et stabilité au vent.
- Une largeur interne courante entre 23 et 25 mm marie idéalement des pneus de 28 à 30 mm pour optimiser le rendement réel et la motricité.
- Une masse annoncée fréquemment sous 1 400 g place ces roues au niveau des profils bas tout en conservant l’avantage aéro.
- Un rayonnage pensé pour le disque, avec tensions élevées et parapluie équilibré, garantit un freinage constant et une trajectoire précise.
- Une optimisation de la forme externe pour limiter la sensibilité aux rafales et stabiliser le couple pneu/jante aux angles de vent usuels.
Montage pneus : ce que change le 23–25 mm interne avec 28–30 mm
Avec une largeur interne de 23–25 mm, un pneu de 28–30 mm adopte une forme moins « bulbeuse », ce qui stabilise l’interface aérodynamique. La déformation sous charge devient plus progressive, ce qui améliore le grip mécanique et limite les pertes en vibrations. Cette architecture tolère mieux les pressions modérées, utile en saison froide ou sur revêtements accidentés. Les bénéfices se voient dans les temps de liaison, en ville, sur les portions pavées ou granuleuses : la vitesse moyenne grimpe pour un effort perçu identique.
Relances, freinage et descente : un trio gagnant
La relance se nourrit d’un rendement latéral de la roue et d’une inertie globale maîtrisée. Entre 36 et 40 mm, l’accélération reste vive car la masse est contenue, tandis que la jante soutient le pneu sur l’angle sans déformation parasite. Au freinage, la structure tient la charge avec un couplage disque/rayons/jante cohérent. En descente, la stabilité au vent latéral et la précision en appui permettent d’exploiter la ligne idéale sans corrections permanentes, ce qui se traduit par des vitesses de passage en courbe plus homogènes et une confiance accrue.
Quand préférer 30–35 mm ou 45–50 mm
Le grimpeur qui vise des pentes longues à basse vitesse et aux vents imprévisibles conservera l’avantage marginal d’un 30–35 mm haut de gamme, surtout si les courses se décident sur des cols raides avec peu de sections exposées. À l’inverse, le rouleur qui passe la plupart de son temps au-dessus de 45 km/h, ou qui roule en triathlon/chrono, tirera profit d’un 45–50 mm, voire plus profond, pour maximiser l’aéro de face et l’inertie de croisière. Entre ces extrêmes, la majorité des usages route se trouve mieux servie par le 36–40 mm.
Synthèse : pourquoi les roues 36–40 mm deviendraient la référence
Les roues 36–40 mm rassemblent aujourd’hui les critères décisifs pour la route moderne : une aérodynamique utile aux vitesses réelles, un poids maîtrisé, une rigidité latérale rassurante, une stabilité au vent latéral et une compatibilité naturelle avec des pneus de 28–30 mm à pressions modérées.
Elles ne remplacent pas les profils profonds destinés à la vitesse extrême ni les profils ultrabas pour la haute montagne, mais elles correspondent à la façon dont la majorité des cyclistes roulent et s’entraînent. En 2026, cela pourrait bien devenir le format le plus cohérent pour qui cherche un train de roues unique, rapide, stable et facile à vivre toute l’année.
FAQ – roues 36–40 mm
Pourquoi les roues 36–40 mm s’imposeraient en 2026 ?
Elles équilibrent aéro, poids et stabilité avec pneus 28–30 mm, réduisent la sensibilité au vent latéral et améliorent le rendement réel aux vitesses usuelles.
Quel écart aéro face à des 45–50 mm à 40 km/h ?
Les meilleurs ensembles 36–40 mm se situent typiquement à 2 à 4 watts d’écart, en offrant une stabilité au vent et une facilité de pilotage supérieures au quotidien.
Quelle largeur interne et quels pneus associer en 36–40 mm ?
Le couple moderne est 23–25 mm en largeur interne avec des pneus de 28 à 30 mm, pour optimiser la forme, la motricité et la traînée du couple pneu/jante.
Les 36–40 mm conviennent-elles à la montagne ?
Oui, la masse reste contenue et la stabilité en descente progresse, avec un comportement régulier en danseuse et un freinage plus constant.
Quelles masses annoncées dans ce segment 36–40 mm ?
On trouve fréquemment des masses annoncées sous 1 400 g, avec des références comme 303 Firecrest, Enve 3.4, DT Swiss ARC 38 et Bora WTO 35 selon les versions.













