À retenir : Strava Year in Sport 2025 met en évidence une bascule générationnelle vers l’activité réelle, avec des effets mesurables sur le cyclisme : communautés qui explosent, appareils connectés en tête et nouveaux repères d’entraînement. Pour le vélo, cela signifie plus de groupes, plus de données actionnables et des terrains de jeu identifiés, du Longchamp 20 km aux Alpes françaises.
Mots-clés : Strava Year in Sport 2025, cyclisme, vélo de route, gravel, clubs Strava, appareils connectés, segments
Strava Year in Sport 2025 : le cyclisme
Le rapport Strava Year in Sport 2025 s’appuie sur des milliards d’activités issues d’une communauté de plus de 180 millions d’utilisateurs dans plus de 185 pays. Pour les cyclistes de route et de gravel, plusieurs signaux forts émergent : une Génération Z qui privilégie les expériences vécues, une sociabilité en hausse portée par les Clubs, et un écosystème d’appareils dominé par le mobile et l’Apple Watch. Avec 14 milliards de kudos échangés et un ratio d’usage mesuré à une heure d’activité pour seulement deux minutes passées sur l’application, l’attention glisse vers le terrain, les groupes et la performance concrète.
Au-delà des tendances globales, des indicateurs pénètrent directement l’univers du vélo : un segment cycliste référent en France (le contre-la-montre de 20 km de Longchamp), des territoires hyperactifs (Alpes françaises en tête des pas quotidiens), et une montée en puissance des fonctionnalités data et IA qui reconfigurent déjà l’entraînement et le choix des parcours. Les enseignements sont stratégiques pour qui structure son année en club, prépare des objectifs ou optimise sa collecte de données.

Génération Z : de l’écran au peloton, impact sur le cyclisme
Le cœur du rapport est sociétal : la Génération Z se déconnecte pour bouger. Elle a 75 % plus de chances que la Génération X de déclarer qu’un événement ou une course est sa motivation principale. Transposé au cyclisme, cela signifie davantage d’inscriptions sur des cyclosportives, des brevets et des épreuves locales, avec une dynamique de groupe qui s’étend aux sorties d’entraînement. Ce basculement favorise des collectifs plus réguliers, des pelotons plus fournis et une normalisation de la performance participative plutôt que strictement individuelle.
La diversification des pratiques se confirme : 54 % des utilisateurs Strava enregistrent plusieurs types d’activités et la marche devient l’activité n°2. Pour les routiers et les gravel riders, cette polyvalence se traduit par une meilleure tolérance à la charge globale, avec des journées actives de faible intensité qui complètent judicieusement les blocs vélo.
À l’inverse, la difficulté à se lancer dans de nouveaux sports techniques (comme le ski, jugé intimidant, en particulier par la Gen Z par rapport à la Gen X) rappelle que le transfert de compétences n’est pas automatique : la progression en gravel sur terrains exigeants ou en VTT hivernal gagnera à être encadrée, à l’image des clubs de ski qui aident à franchir ce cap.

Communautés et Clubs Strava : quelle dynamique pour la route et le gravel
Les Clubs Strava ont quasiment quadruplé sur l’année pour atteindre 1 million, avec un boom des clubs de randonnée et une forte progression des clubs de running. Les événements créés par les clubs ont été multipliés par 1,5, transformant des communautés en ligne en rassemblements sur le terrain. Pour le vélo, c’est un levier net : plus de sorties planifiées, une socialisation accrue en peloton, et une montée en compétence par capillarité (repérage d’itinéraires, sécurité, relais, gestion de l’effort). Cette structuration collective crée un écosystème propice à l’entraînement régulier et à l’entrée dans l’événementiel, ce que recherche précisément la Génération Z.
Le rapport souligne aussi un investissement prioritaire dans l’activité : malgré l’inflation, 30 % de la Gen Z prévoient d’augmenter leurs dépenses sport en 2026, et elle est 63 % de plus que la Gen X à désigner les équipements connectés comme principal poste d’investissement en 2025. Cela se traduit côté vélo par un parc de capteurs et d’appareils plus riche, des tableaux de bord mieux alimentés et une adoption facilitée des fonctionnalités avancées (segments, routes, entraînement guidé, suivi de charge).

Matériel et appareils connectés : Apple Watch en tête, COROS progresse
Le mobile domine l’enregistrement des activités : 72 % des utilisateurs ont loggé leurs sorties via l’application Strava cette année. L’application Garmin arrive en deuxième position, suivie d’Apple Health. Côté montres, l’Apple Watch reste n°1, tandis que COROS progresse fortement, et des objets dédiés à la récupération comme Oura et WHOOP continuent de croître. Pour un cycliste, ces tendances ont deux implications : d’une part, la fiabilité et la granularité de la donnée varient selon l’écosystème choisi ; d’autre part, l’accessibilité des services s’élargit, permettant de capter des métriques de base avec un smartphone, et d’aller vers des analyses plus fines avec des capteurs et montres compatibles.
Sur le plan cycliste, l’usage du mobile pour consigner une sortie reste pertinent pour des trajets urbains ou des balades gravel à allure conversationnelle. Pour un entraînement structuré, un compteur dédié ou une montre avancée conservent l’avantage en précision et en ergonomie, surtout si l’on travaille des zones de puissance, les répétitions en côte ou le pacing au tempo. Le fait que l’Apple Watch maintienne son leadership montre que le suivi de fréquence cardiaque au poignet et les écosystèmes intégrés continuent de convaincre, tandis que la progression de COROS illustre l’intérêt pour l’autonomie, la robustesse et les profils sport orientés performance.
IA et data Strava : vers un entraînement plus intelligent
Le rapport indique que 46 % des répondants utiliseraient l’IA comme coach sportif, avec une adoption forte chez la Gen Z. Concrètement, Strava déploie Athlete Intelligence, et le partenaire Runna propose Workout Insights. Pour les cyclistes, l’IA devient un copilote de décision : analyser la charge, détecter les tendances de forme, suggérer des blocs cohérents ou des journées de récupération. Cette couche assistée par les données aidera à éviter la dérive de fatigue et à calibrer la densité des intensités sur la semaine.
A lire : L’IA va t’elle aider votre coach pour l’entraînement ?
Les Routes Strava, générées grâce aux données des utilisateurs, ont été massivement adoptées, avec une nouvelle route créée toutes les 19 secondes. Pour la route et le gravel, l’intérêt est double : explorer de manière crédible des itinéraires validés par la communauté, et calibrer des sorties selon la topographie, l’exposition au vent ou l’accessibilité. C’est un outil tactique pour préparer des recon reconnaissances de cyclosportives, des boucles gravel mixtes, ou pour adapter une séance de seuil à un profil de route reproductible.
Tendances d’activité : course dominante, marche n°2
La course à pied reste le sport n°1 sur Strava. La compétition progresse, y compris chez la Gen Z, ce qui renforce l’idée de calendriers plus denses et de préparation croisée. Les données issues de Runna montrent que la majorité des pratiquants se déclare débutante (26 %) ou intermédiaire (34 %), et 86 % ont battu un record personnel cette année. Même si cet aperçu est centré sur la course, il illustre un principe transférable au vélo : la progression s’ancre dans une structure simple, mesurée et régulière, avec un pilotage clair des allures ou des zones. Parallèlement, la montée de la marche comme activité n°2 renforce l’intérêt des journées « d’oxygénation » à faible contrainte mécanique, utiles pour améliorer la récupération et la variabilité des sollicitations.
Autre signal intéressant : le vendredi devient synonyme de repos, avec les utilisateurs Runna préparant un marathon qui choisissent majoritairement des plans à quatre séances hebdomadaires, et le vendredi étant le jour où l’on enregistre le moins d’activités sur Strava. Pour un cycliste, ce jalon hebdomadaire peut servir de repère pour positionner une récupération active (marche, mobilité, home-trainer en endurance) avant une charge de week-end structurée.
Voyages actifs et territoires : l’avantage des Alpes françaises
En 2025, les voyageurs sont restés 22 % plus susceptibles de se déplacer dans leur pays qu’à l’étranger, même si Britanniques et Allemands ont continué à partir loin. Quand les déplacements ont eu lieu, la neige et les sommets ont dominé (sports d’hiver 65 %, randonnée 58 %, sports nautiques 48 %).
La France tire son épingle du jeu avec trois départements en tête de la médiane de pas quotidiens individuels : Haute-Savoie (7 989), Savoie (7 974) et Hautes-Alpes (7 972). À l’échelle mondiale, seule Gipuzkoa en Espagne fait mieux (8 125). Pour le vélo, ces chiffres ne traduisent pas un volume cycliste direct, mais confirment des zones de haut niveau d’activité quotidienne, propices aux sorties engagées, aux cols et aux boucles gravel vallonnées.
Le rapport repère aussi des lieux singuliers : Uri, en Suisse, devient le plus « photo-friendly » avec 42 % d’activités contenant une photo. Côté conditions extrêmes, les îles Riau en Indonésie et Reykjavík en Islande mènent respectivement dans la chaleur et le froid. Ces repères intéressent les cyclistes qui organisent des camps : la photogénie rejoint souvent des routes spectaculaires, tandis que les conditions extrêmes exigent une préparation matérielle et un plan de charge adaptés.

Segments et vitesse : Longchamp 20 km et les villes qui comptent
En France, le segment cycliste le plus populaire en 2025 est le contre-la-montre de 20 km de Longchamp, à Paris. Sa popularité s’explique par un environnement contrôlé, une boucle connue et un terrain favorable au pacing. Le segment devient un outil de mesure : répéter un effort à puissance cible, valider des gains aérodynamiques ou tester une position. Cette normalisation du segment « test » facilite la comparaison intra-individuelle et renforce la culture de l’objectivation, même en contexte urbain.
À l’international, Copenhague est la métropole la plus rapide avec une allure de 5:30 min/km sur la course à pied, et l’Afrique du Sud et la Colombie affichent la plus forte proportion d’activités en groupe (18,5 %). Même si ces données concernent les coureurs, elles témoignent d’écosystèmes urbains où l’activité de groupe et les infrastructures roulantes sont valorisées. Pour les cyclistes, ces villes montrent ce que des réseaux cohérents et une culture du déplacement actif peuvent produire en termes de vitesse et de sécurité.
Les rythmes circadiens varient fortement selon les régions : Yogyakarta, en Indonésie, concentre 55,4 % d’activités entre 4 h et 7 h, tandis que Séoul réalise 11 % des activités après 21 h. Transposé à la pratique cycliste, cela rappelle l’importance d’adapter les séances aux contraintes locales (circulation, chaleur) et aux fenêtres d’éveil optimales, surtout lorsqu’on vise des sorties de qualité avec travail en intervalles.
Implications pratiques pour s’entraîner : récupération, volume et diversité
Trois enseignements se dégagent pour les cyclistes. D’abord, l’ancrage communautaire : l’explosion des Clubs Strava et la progression des événements de clubs (x1,5) aident à tenir une cadence hebdomadaire et à se confronter régulièrement, en sécurité, avec un effet d’entraînement collectif. Ensuite, la structuration du micro-cycle : le vendredi, jour d’activité le plus calme, se prête à la récupération avant un week-end chargé — ce jalon améliore l’intégration des séances clés et la fraîcheur. Enfin, la diversité contrôlée : avec la marche désormais activité n°2 et une majorité d’utilisateurs multi-activités, intégrer des journées non-roulées devient une stratégie de long terme, au service de la constance et de la prévention des blessures.
Le choix des appareils compte autant que la séance elle-même. L’enregistrement par mobile (72 %) montre qu’un suivi minimal est viable pour de nombreuses sorties, mais pour des objectifs de performance, l’écosystème compteur ou montre, avec capteurs dédiés, renforce la précision et la répétabilité. Les avancées IA (Strava Athlete Intelligence, Runna Workout Insights) ouvrent la voie à des plans plus réactifs, capables de tenir compte des signaux faibles et de proposer des ajustements pertinents au fil des semaines.
FAQ – Strava Year in Sport 2025
Qu’apporte Strava Year in Sport 2025 aux cyclistes en France ?
Le rapport confirme une pratique plus sociale, l’essor des Clubs et un segment cycliste phare avec le contre-la-montre de 20 km de Longchamp à Paris, sur fond de 14 milliards de kudos et d’une communauté mondiale de plus de 180 millions d’utilisateurs.
Quels appareils et applications dominent l’enregistrement des sorties ?
72 % des activités ont été enregistrées via l’application Strava, l’application Garmin arrive ensuite, suivie d’Apple Health, tandis que l’Apple Watch reste la n°1 des montres et que COROS progresse fortement.
Comment l’IA s’intègre-t-elle à l’entraînement selon le rapport ?
46 % des répondants utiliseraient un coach IA et Strava déploie Athlete Intelligence, avec Runna Workout Insights en complément, pour aider à analyser la charge, détecter les tendances de forme et ajuster les plans.
Quelles habitudes utiles retenir pour organiser sa semaine d’entraînement ?
Le vendredi est le jour le plus calme sur Strava, ce qui en fait un repère pertinent pour la récupération avant un week-end chargé, tandis que les plans à quatre séances hebdomadaires chez les coureurs inspirent une structuration simple et efficace.
Quels territoires et segments ressortent dans Strava Year in Sport 2025 ?
Les Alpes françaises se distinguent par une médiane élevée de pas quotidiens (Haute-Savoie, Savoie, Hautes-Alpes) et, côté cyclisme, le segment 20 km de Longchamp à Paris est le plus populaire en 2025.













