Thibaut Pinot : Entrainement d'un grimpeur

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Jeune grimpeur prometteur, Thibaut Pinot fait partie de la génération montante du cyclisme Français. Voici quelques informations en rapport avec son entrainement.

Vous êtes un coureur de courses par étapes qui excelle surtout dans les ascensions de cols. Et le 1er stage effectué en Corse semble montrer que vous êtes déjà l’un des plus à l’aise dans les montées, avec Pierrick Fédrigo. Comment s’est donc passé votre hiver sportif, vous qui visez surtout les courses à partir du mois de mai ?

Thibaut PinotCette année j’ai repris mi novembre et à l’heure actuelle nous en sommes à 2 stages de préparation. Le 1er s’est effectué en Bretagne début décembre et nous sortons tout juste du 2ème stage, en Corse où nous avons accumulé presque 30 heures de vélo dont 2 sorties de plus de 6h30. Nous avons donc bien « bossé » et la condition de tous semble être présente. Mais seules les courses rendront un vrai verdict.

Savez-vous combien vous avez de kilomètres à ce jour (20 janvier) depuis la reprise ?

Difficile à dire précisément mais c’est autour de 4000 km.

Vous êtes jeune professionnel et votre kilométrage annuel est-il en augmentation régulière depuis votre arrivée chez les pros ?

J’ai fait 24000 km la 1ère année, 28000 km la 2ème et 30000 km probablement cette année. Il est vrai que lorsqu’on est jeune il faut essayer de ne pas griller les étapes mais après quelques années de présence chez les pros toutes les années se terminent avec de 30 à 35000 km dans l’année.

On vous voit aux avants postes un peu plus tard dans la saison, comme par exemple au Tour de Romandie au mois de mai. Quel est votre programme d’entraînement pour arriver à cibler la meilleure forme possible à ce moment précis de l’année, plutôt qu’à Paris-Nice par exemple ?

Il s’agit par exemple de décaler, par exemple d’un mois, le moment où je fais de gros blocs avec les plus grosses intensités comme la PMA et le seuil. J’en fais tout de même avant, en réalité j’ai abordé cela dernièrement au stage en Corse. L’année passée je souhaitais déjà me sentir bien en mars et j’avais donc déjà abordé le travail de la PMA mi décembre soit 3 mois et demi avant ce 1er objectif. Pour 2012, j’ai donc 1 mois de « retard » (voulu) et plus de foncier.

>> Dossier : VO2 Max et PMA

Pour le « Romandie » je ferai en amont un gros bloc de travail en montagne pour être bien là bas.

Pour les grimpeurs le poids de corps est important. Etes-vous obligé de suivre un régime alimentaire très strict ou bien êtes-vous facilement au poids de forme ?

Je n’ai pas trop de soucis sur ce point là bien que je sois très gourmand. C’est cependant difficile de tout concilier. Je dois être actuellement à 2 kg au dessus de mon poids de forme soit 66 kg pour 1m80. 64 kg est mon vrai poids de forme.

>> Dossier : Calcul du poids idéal et poids de forme

Il convient aussi de ne pas être trop affûté pour ne pas tomber malade. C’est un piège en quelque sorte. Mais quand les beaux jours sont là, le poids est plus facile à gérer entre être très affûté et ne pas être malade. Durant cette période là je veille tout de même à ne pas faire d’excès et à ne pas trop « craquer ». Ce n’est pas très facile au quotidien mais je m’y tiens.

Si vous grimpez très bien, vous n’êtes pas connus pour être un des meilleurs descendeurs du peloton mais vous travaillez ce point là. En quoi consistent les exercices possibles ? S’agit-il d’essayer de suivre des plus rapides de l’équipe, par exemple lors des stages ?

Dans les faits, souvent les meilleurs descendeurs sont ceux qui grimpent moins bien. Je pense par exemple aux « kamikazes » des pavés. Nous avons chez nous  des gars comme Yoann Offredo ou Dominique Rollin qui ne prennent pas les mêmes risques que moi. En Corse justement je n’ai pas essayé de les suivre car nous avions des routes parfois mouillées avec des virages qui se renfermaient beaucoup. Il y a aussi le fait que je n’ai pas envie de prendre de risques, surtout à cette époque de l’année.

>> Dossier : Technique : La descente d'un col à vélo

Ce travail en descente, j’essaie davantage de le réaliser chez moi, seul, et en restant dans un bon compromis entre prise de risques et le fait de devoir de rouler sans tomber. C’est aussi bien sûr une question de confiance : lors d’une course par étapes si je réalise une belle descente je serai en confiance pour les jours qui suivent.

Est-ce le matériel intervient à ce niveau ? Demandez-vous par exemple des boyaux ou des pneus particuliers, des jantes spéciales voire un vélo plus stable ?

Je suis un peu comme David Moncoutié, qui n’est pas non plus un grand descendeur. Quand il pleut je privilégie les jantes en alu, un gain de sûreté évident et je demande à baisser la pression dans les boyaux, pour avoir environ 6,5 bars. A 9 bars je ne me sens absolument pas en sécurité, d’autant que je suis léger.

>> Lire le dossier : Quelle pression dans les pneus de vélo ?

Dans les faits je suis plus à l’aise sur le mouillé où tout le monde est prudent sans compter que je pratique le cyclo cross et le VTT que sur le sec où la prise de risques est plus importante avec des vitesses très élevées qui laissent moins de place à l’improvisation.

Informations

>> Son équipe en 2012 : FDJ

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