Mon épopée sur le Taiwan Kom Challenge !

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Thomas Lecoq a décidé de participer au Taiwan Kom Challenge qui s’est déroulé le 31 octobre 2015. Une épopée hors du commun qui fera envie à bon nombre de cyclistes voulant se lancer un défi !

Le TAIWAN KOM CHALLENGE

L’office du tourisme ainsi que la fédération de Cyclisme Taiwanaise ont imaginé depuis 2012 une course unique ! Ils ont créé une course qui part du bord de mer de la côte Est, à une altitude de 0 mètres, pour se terminer 105 kilomètres plus loin et surtout 3275 mètres plus haut, à HeHuanShan, la montagne la plus haute de Taiwan accessible par la route.

Taiwan Kom Challenge

Une montée unique en son genre avec des pentes terrifiantes. Aussi magnifique que difficile le parcours emprunte la route du parc National des Gorges de Taroko puis poursuit son ascension dans un environnement différent, changeant sans cesse avec l’altitude. La forêt luxuriante de bord de mer laisse peu à peu la place aux pins sauvages, à une végétation de montagne et aux prairies Alpine à l’arrivée.

A découvrir : Le Taiwan KOM Challenge

La course, le parcours

Mais qu’est-ce que les 500 concurrents et journalistes sont venus chercher au juste ? Un parcours qui rend cette course unique et la découverte (ou redécouverte) d’un nouveau pays ou d’une région avec sa culture, ses paysages et ses traditions. Les 35 premiers km et les 1200 mètres de montée sont assez progressifs avec des pentes entre 3% et 7 %, quelques relances en descente suivies de coups de cul assez pentu. Le paysage est sublime, les gorges empruntées par les coureurs sont impressionnantes, profondes avec une rivière bleu Cristal qui coule au fond.

Taiwan Kom Challenge

Les 35 km suivants se corsent un peu, avec des coups de cul de plus en plus fréquents et une pente qui s’intensifie. A cela s’ajoute des jambes plus lourdes subissant la pente et l’air devient plus fin. Nous sommes dans des montées de 7 à 10 % avec des passages à 15 % histoire de rappeler à tout le monde que le patron à Taiwan, c’est la Montagne. Déjà 2200 mètres de gravit pour les concurrents.

Après 70 Km d’ascension non-stop la montée laisse des traces et le fait d’être toujours en prise est un effort que peu de coureurs connaissent. Qui a en effet déjà monté un col de cette distance ? … et le meilleur reste à venir… Le compteur affiche pour le moment 88 km au total, il en reste encore 17 à parcourir.

A la sortie d’un tunnel on change de vallée et le premier moment de répit arrive avec une descente de 5 km, assez piégeuse, fraiche et humide. La fin de cette descente marque les 10 derniers km à gravir, et un peu plus de 1000m à monter. C’est clairement la partie la plus dure de la course, redoutée par tous les concurrents. Le retour dans la pente est soudain, brutal, impitoyable. Les 10 mn de descente ont littéralement coupé les jambes et la reprise de l’ascension se fait dans une pente qui flirte avec les 15 %. Les km défilent à une vitesse ridiculement basse. Certains coureurs n’ayant pas choisi le braquet adapté explosent en plein vol.

Taiwan Kom Challenge

D’autres pris de crampes s’arrêtent. Le passage d’une série de de lacets à 27 % et vraiment le moment fort du parcours, celui qui fait le plus souffrir, et l’air qui se raréfie n’aide pas. On voit des coureurs marqués qui naviguent de gauche à droite. Les km déjà parcourus, la fatigue, le froid et la pente font douter. La plupart des coureurs se demandent forcement à ce moment de la course ce qu’ils font ici et pourquoi ils se sont engagés dans cette galère.

Les pentes à 9% sur la suite du parcours donnent l’impression de tourner les jambes facilement. Finalement une courte descente fait son apparition, les coureurs basculent sur un autre versant de montagne leurs permettant finalement d’apercevoir l’arrivée, si proche et si loin. Les deux derniers km sont impitoyables, une rampe droite dans la pente qui semble interminable. Un dernier effort et c’est la ligne d’arrivée, la délivrance, le sentiment d’avoir effectué quelque chose de grand.

Taiwan Kom Challenge

Ce qu’il faut retenir

La course s’est jouée entre costauds dans la dernière ascension, après qu’un groupe d’une vingtaine de coureurs se soit échappé. Au final c’est le Français Damien Monier de l’équipe Bridgestone qui s’impose en 3h34 de course. Derrière lui un habitué de la course, le Danois John Ebsen qui a remporté deux fois l’épreuve en 2013 et2014. Sur la troisième marche du podium on retrouve l’Irlandais Mark Dowling suivi du Franco Laotien Ariya Phounsavath et du Français Thomas Lebas. Le premier Taiwanais Chun Kai Feng termine à la septième position. Chez les dames c’est la Japonaise Eri Yonamine qui s’impose en 4h03 devant la canadienne Marg Fedyna et la taiwanaise Wan-Chang Lin.

25 % des participants engagés ne verront pas la ligne d’arrivée n’ayant pas respecté la tranche horaire de 6h30. Cette course au profil tellement atypique, cruel, difficile mais aussi accessible avec un minimum d’entrainement, est une expérience à vivre. Que l’on soit un amateur ou un Pro l’épreuve est tellement particulière que le sentiment après avoir franchi la ligne d’arrivée est le même pour tous. Après tout, ce n’est pas un hasard si le magazine français « Le Cycle » a classé cette épreuve comme parmi les 10 Cyclo sportives les plus dures du Monde ! Alors si vous êtes intéressé par la découverte d’un nouveau pays en même temps que d’un challenge sportif unique, foncez et rendez-vous en 2016 !

En ce qui nous concerne

Du point de vue résultat brut, j’ai terminé et c’est bien là l’essentiel, le but que je m’étais fixé. J’ai parcouru les 87 Km de montée depuis le départ des gorges en 4h35, me classant ainsi 91ème au scratch et 22ème de ma catégorie sur 300 Finishers.

Le plus important est ailleurs, j’ai pris beaucoup de plaisir, profité du paysage et redécouvert un pays avec déjà l’envie de revenir l’an prochain. Mon partenaire d’aventure Nicolas Raybaud a de son côté fait beaucoup plus fort : il termine 18eme au classement scratch, et premier de sa catégorie amateur 20-30 Ans. Quelques chose me dit que lui aussi se verrait bien derrière la ligne de départ l’an prochain… Affaire à suivre donc…

Quelques mots sur notre aventure

En Août dernier Nicolas Raybaud et moi-même avons décidé de participer à cette course et d’effectuer un voyage sur l’ile. Il a fallu alors tout mettre en place petit à petit, un tel déplacement ne s’improvise pas si on veut profiter du voyage et c’est un challenge à la fois logistique et sportif qui nécessite un minimum de préparation dans les deux domaines. Pour la logistique, nous avons opté pour un vol direct Paris Taipei via la compagnie Eva Air. Pour participer à l’épreuve il était bien entendu important d’amener notre vélo avec nous.

Taiwan Kom Challenge

Une fois arrivé à Taipei vous devrez vous rendre à Hualien, lieu du départ de la course, le plus simple étant de s’y rendre en train. Ensuite une fois sur place et si vous êtes de tempérament aventurier vous pouvez louer une voiture. C’est l’option que nous avons retenue nous permettant d’être autonome et de voyager sur place avec les vélos, de rouler avant / après l’épreuve sur de superbes routes.

Pour les moins téméraires, l’organisateur propose un pack comprenant la prise en charge à l’aéroport de Taipei, le transport sur le lieu de la course et l’hôtel. Facile ! Dans ma valise j’avais soigneusement emballé mon Tarmac Pro Race Disque qui m’a accompagné tout au long du voyage. Ce fut le compagnon idéal, le confort et la sécurité que procurent les disques en toutes conditions restent un vrai avantage pour ce genre de voyage.

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Ne connaissant pas la nature des routes que nous allions rencontrer j’ai opté pour des pneus Turbo en section de 25. Après avoir parcouru un total de 700 km de route en plus ou bon état je n’ai pas crevé une seule fois. Les pneus larges m’ont même permis de baisser légèrement en pression et d’améliorer le confort sans sacrifier l’efficacité au pédalage. Compte tenu du profil particulier de la course, la plupart des concurrents (dont le vainqueur) ont opté pour un braquet 34X28. De mon côté j’avais misé sur la sécurité de peur de ne pas passer sur les derniers 10 km en choisissant un 34x32.

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Ce choix s’est révélé judicieux et j’ai été bien content de trouver les quelques dents en plus lors de la dernière ascension et son terrible passage à 27 %. Autre point important j’ai réalisé trois mois avant le départ un Body Geometry Fit. Cette méthode de positionnement dynamique m’a vraiment aidé dans ma préparation et dans l’accomplissement de mon objectif. Une fois positionné sur le vélo : hauteur de selle, longueur de la potence, recul de selle, nouvelle semelle dans mes chaussures Audax, remplacement de ma selle d’origine par une selle Specialized Power adaptée à mon écartement ischiatique j’ai vraiment eu la sensation d’être bien posé sur mon vélo.

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Merci à Specialized France, AccroVélo Caen et Justin pour le montage du vélo ainsi que le Body Geometry Fit, Nutri-cycles.com, pour la valise Scicon pour transporter le vélo, Jean-Christophe Lapierre mon training partenaire pour ses conseils, l’équipe Specialized Taiwan pour leur accueil, et surtout à ma femme pour son soutien. Un grand merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette aventure. Ils se reconnaitront !

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